L’apprentissage inversé (Flipped Learning)

Ceci est une traduction non officielle de l'anglais vers le français de la synthèse Flipped Learning rédigée par le Center for the future of Libraries de l'American Library Association.
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L'évolution

L’apprentissage inversé (flipped learning) – ou classes inversées (flipped classroom), classes renversées, classes à l’envers, enseignement inversé ou pédagogie inversée (reverse teaching) –  est un modèle pédagogique où les apprenants étudient au préalable la matière à la maison, par visionnement de vidéo en ligne, puis effectuent les travaux durant le temps en classe, en groupe, avec l’enseignant afin d’examiner, approfondir et résoudre les questions ensemble.

Cette méthode encourage les apprenants à consulter d’abord la matière (en ligne) de façon autonome, puis à mettre en pratique les connaissances en classe avec les pairs et l’enseignant. Ainsi, grâce aux technologies populaires et éducationnelles, telles que les vidéos en ligne et les systèmes de gestion de cours, les enseignants peuvent consacrer le temps passé en classe aux activités pratiques, à l’accompagnement et à la rétroaction, au lieu de simplement livrer la matière. L’approche s’appuie sur les théories voulant que les étudiants apprennent davantage en profondeur lorsqu’ils ont l’occasion d’expérimenter et d’apprendre de façon interactive. [1]

En 1998, dans le livre Effective Grading, un modèle initiateur de la classe inversée est proposé et recommandé par Barbara Walvoord et Virginia Johnson Anderson. Puis, en 2000, Maureen Lage, Glenn Platt et Michael Treglia ont suggéré le terme « classe inversée » (inverted classroom), dans leur article Inverting the Classroom: A Gateway to Creating an Inclusive Learning Environment [traduction libre : Inverser la salle de classe : une passerelle vers un environnement pédagogique inclusif] (dans The Journal of Economic Education). [2]

La classe inversée trouve toutefois son origine dans l’État du Colorado, aux États-Unis, dans les travaux des professeurs Jon Bergman et Aaron Sams, qui, en 2007, ont commencé à tester la technologie pour enrichir leur temps de classe en personne avec leurs étudiants. [3] Des initiatives comme la Khan Academy, une organisation à but non lucratif fondée par Salman Khan et soutenue par la Bill & Melinda Gates Foundation et Google, ont également contribué à l’avancement de l’apprentissage inversé en fournissant gratuitement des vidéos éducatives sur une variété de sujets. [4]

De nombreux groupes ont défini les éléments clés de l’apprentissage inversé. Premièrement, le minimum requis est : la possibilité d’avoir un premier contact avec la matière avant le cours; la motivation des apprenants à se préparer pour les cours; des mécanismes d’autoévaluation de la compréhension; et des activités en classe qui mettent l’accent sur l’approfondissement de la matière. [5] Deuxièmement, il faut un environnement flexible; une culture d’apprentissage; une intention pédagogique; et un enseignant professionnel. [6]

La pertinence

La transition vers un apprentissage inversé demande aux enseignants une charge de travail considérable, comme trouver le temps et les ressources pour enregistrer, téléverser et gérer les exposés. [7] Voilà des services que seraient en mesure d’offrir les bibliothécaires et les spécialistes de l’information, lesquels on consulterait avant ou durant le processus.

Les ateliers ou formations documentaires, qu’ils soient intégrés à un cours ou présentés en tant que séances indépendantes, pourraient tendre vers le modèle d’apprentissage inversé. [8]

L’accès continu aux nombreux éléments en cause dans l’environnement d’apprentissage inversé ainsi que leur gestion pourraient bien tomber dans les mains des bibliothécaires et des spécialistes de l’information.

Les étudiants, et autres apprenants, à la recherche d’environnements où ils ont la possibilité de visionner des cours enregistrés sans distraction, sont susceptibles de solliciter des espaces propices à l’étude sérieuse et à la concentration dans les bibliothèques. [9]

Notes et ressources

[1] “’Flipping’ a Class.” Center for Teaching and Learning. University of Texas at Austin. Disponible à http://ctl.utexas.edu/teaching/flipping-a-class 

 [2] “Flipping the Classroom.” Cynthia J. Brame. Center for Teaching – Vanderbilt University. Disponible à http://cft.vanderbilt.edu/guides-sub-pages/flipping-the-classroom/ 

 [3] “Flipped Learning Founders Set the Record Straight.” Stephen Noonoo. The Journal. June 20, 2012. Disponible à http://thejournal.com/articles/2012/06/20/flipped-learning-founders-q-an... 

 [4] “Classroom Lectures Go Digital.” Michael Fitzpatrick. The New York Times. June 24, 2012. Disponible à http://www.nytimes.com/2012/06/25/us/25iht-educside25.html 

[5] “Flipping the Classroom.” Cynthia J. Brame. Center for Teaching – Vanderbilt University. Disponible à http://cft.vanderbilt.edu/guides-sub-pages/flipping-the-classroom/

[6] “Toward a Common Definition of ‘Flipped Learning.’” Robert Talbert. The Chronicle of Higher Education. April 1, 2014. Disponible à http://chronicle.com/blognetwork/castingoutnines/2014/04/01/toward-a-com...

 Et  

 “The Four Pillars of F-L-I-P.™” Flipped Learning Network. Disponible à http://www.flippedlearning.org/definition 

 [7] “Four Things I Wish I Had Known About the Flipped Classroom.” Robert Talbert. The Chronicle of Higher Education. June 5, 2014. Disponible à http://chronicle.com/blognetwork/castingoutnines/2014/06/05/four-things-...

 [8] “Keeping Up with…Flipped Classrooms.” Candice Benjes-Small and Katelyn Tucker. Association of College and Research Libraries. July 2013. Disponible à http://www.ala.org/acrl/publications/keeping_up_with/flipped_classrooms 

 [9] “7 Things You Should Know About…™ Flipped Classrooms.” EDUCAUSE Learning Initiative. Feburary 2012. Disponible à http://www.educause.edu/library/resources/7-things-you-should-know-about...


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