L’impact collectif (Collective Impact)
Ceci est une traduction non officielle de l'anglais vers le français de la synthèse Collective Impact rédigée par le Center for the future of Libraries de l'American Library Association.
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L'évolution
Confrontées à des ressources limitées et à d’importants enjeux sociaux (la faim, la pauvreté, la violence, l’éducation, la santé, la sécurité publique, l’environnement), les organisations de différents secteurs adoptent un plan d’action commun afin de résoudre ces problèmes dans leur communauté.
Les enjeux sociaux complexes – la faim, la pauvreté, la violence, l’éducation, la santé, la sécurité publique, l’environnement – comportent une grande variété de facteurs, et nécessitent l’intervention de multiples organisations communautaires. [1] Les projets individuels ou les organisations qui travaillent de façon isolée n’apportent pratiquement pas de changement ou d’amélioration notables. Le concept d’« impact collectif » a été présenté pour la première fois en 2011, dans un article paru dans le Stanford Social Innovation Review, rédigé par John Kania et Mark Kramer. Dans cet article, les auteurs définissent l’impact collectif comme l’engagement d’acteurs importants, provenant de différents secteurs, à travailler ensemble afin de résoudre un problème particulier de nature sociale. [2] Selon les auteurs, les projets qui suivent le modèle de l’impact collectif parviennent à des changements à grande échelle grâce à la coordination des efforts des divers secteurs, contrairement aux modèles traditionnels misant sur des interventions isolées par des organisations séparées. [3]
En raison de la récession, qui a limité le financement public et le financement de certaines fondations, les ministères et les organisations communautaires, scolaires et sans but lucratif doivent « faire plus avec moins » de moyens. [4] Malgré les ressources restreintes, les organisations sont déterminées à résoudre les problèmes d’envergure auxquels les communautés sont confrontées, grâce, entre autres, à des collaborations qui engendrent davantage de modèles efficients de progrès et de changement. [5]
Pour les personnes affectées par ces problèmes de société complexes, avoir en plus à se frayer un chemin dans un réseau compliqué d’organismes de soutien et de programmes spéciaux entraîne un stress supplémentaire. Alors qu’une approche d’impact collectif permet une coordination des services et des programmes afin de simplifier l’accès aux services et, ainsi, de favoriser les progrès. [6]
Pour optimiser la coopération entre organismes, les initiatives d’impact collectif doivent réunir trois conditions : une personne influente (ambassadeur), des ressources financières et humaines adéquates ainsi qu’un sentiment de besoin urgent de changement dans la communauté. [7] De plus, le modèle d’impact collectif désigne des structures de soutien qui guideront la vision et les stratégies, apporteront leur soutien à la concertation des activités, établiront des procédures d’évaluation communes, susciteront une volonté d’action générale, feront avancer les politiques et encourageront le financement. [8]
L’impact collectif se distingue des concepts traditionnels de collaboration ou de partenariat dans la mesure où il prône une infrastructure centralisée, que fournit souvent la structure de soutien, avec un personnel dévoué qui assure le suivi du travail collaboratif. [9]
La pertinence
Les bibliothèques et bibliothécaires sont couramment considérés comme des collaborateurs clés dans les projets visant les grands enjeux de société – la littératie, le niveau de scolarisation, le relèvement économique et la santé – et pourraient être de plus en plus sollicités pour participer à des projets qui mettent en pratique le modèle de l’impact collectif. Par ailleurs, si le modèle d’impact collectif s’avère populaire auprès des gouvernements et bailleurs de fonds, les bibliothèques et les bibliothécaires pourraient chercher à recadrer les questions et priorités qui concernent la bibliothèque afin de s’aligner sur les principales préoccupations sociales auxquelles la société fait face.
Les donateurs, déçus par la lenteur des progrès engendrés par les dons isolés du modèle traditionnel, seraient susceptibles de s’intéresser au modèle d’impact collectif et privilégieraient les projets répondant aux problèmes de société majeurs et démontrant l’engagement de multiples organisations grâce aux stratégies propres à ce modèle, plutôt que les projets d’organismes isolés ou de portée très restreinte. [10]
La participation à des projets d’impact collectif exige possiblement plus de temps et d’engagement en raison de l’élaboration de stratégies et intérêts communs, de la gestion globale du personnel et des priorités, de l’incitation des intervenants et conseils, de l’évaluation d’une gamme variée d’activités, de la résolution de désaccords et de la mise en commun des échecs et des réussites. [11] La gestion de la relation collaborative devra s’ajouter aux missions, priorités et responsabilités régulières des organisations, ainsi que dans leur budget ordinaire.
Notes et ressources
[1] “Embracing Emergence: How Collective Impact Addresses Complexity.” John Kania and Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. January 21, 2013. Disponible à http://www.ssireview.org/blog/entry/embracing_emergence_how_collective_i...
[2] “Collective Impact.” John Kania & Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. Winter 2011. Disponible à http://www.ssireview.org/articles/entry/collective_impact
[3] “Collective Impact.” John Kania & Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. Winter 2011. Disponible à http://www.ssireview.org/articles/entry/collective_impact
[4] “Channeling Change: Making Collective Impact Work.” Fay Hanleybrown, John Kania, and Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. January 26, 2012. Disponible à http://www.ssireview.org/blog/entry/channeling_change_making_collective_...
[5] “Understanding the Value of Backbone Organizations in Collective Impact: Part 1.” Shiloh Turner, Kathy Merchant, John Kania, and Ellen Martin. Stanford Social Innovation Review. July 17, 2012. Disponible à http://www.ssireview.org/blog/entry/understanding_the_value_of_backbone_...
[6] "Collective Impact for Opportunity Youth." Fay Hanleybrown, Kate Tallant, Adria Steinberg, Mimi Corcoran. FSG. 2012. Disponible à http://www.fsg.org/tabid/191/ArticleId/735/Default.aspx?srpush=true.
[7] “Channeling Change: Making Collective Impact Work.” Fay Hanleybrown, John Kania, and Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. January 26, 2012. Disponible à http://www.ssireview.org/blog/entry/channeling_change_making_collective_...
[8] “Understanding the Value of Backbone Organizations in Collective Impact: Part 2.” Shiloh Turner, Kathy Merchant, John Kania, and Ellen Martin. Stanford Social Innovation Review. July 18, 2012. Disponible à http://www.ssireview.org/blog/entry/understanding_the_value_of_backbone_...
[9] “The Collective Impact Framework.” Collaboration for Impact. Disponible à http://www.collaborationforimpact.com/collective-impact/.
[10] “Collective Impact.” John Kania & Mark Kramer. Stanford Social Innovation Review. Winter 2011. Disponible à http://www.ssireview.org/articles/entry/collective_impact
[11] “Rethinking Collective Impact.” Emmett D. Carson. The Huffington Post. August 31, 2012. Disponible à http://www.huffingtonpost.com/emmett-d-carson/rethinking-collective-imp_...
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